A C A D E M I E I N T E R N A T I O N A L E - F O N D E E E N 1 9 2 2
L'ECOLE DE LA LOIRE
Les sociétaires
Jean-François FERBOS
L’artiste Jean Sabrier, chez qui j'ai vécu de nombreuses années, auteur notamment du "cristal liquide", est la figure inaugurale de mon processus créatif.
C'est très logiquement, plongé dans l'intimité de cet artiste, que mon attention s'est d'abord portée sur la peinture de la Renaissance italienne ; Piero de la Francesca, Masaccio, Uccello... et l’œuvre de Marcel Duchamp.
Plus tard, Caravage deviendra une source d'inspiration qui m'engagera vers des détournements anachroniques en objets (« Bacchus Malade », « Hommelette aux œufs »), ou en installation (Érotorelief).
" Aujourd'hui, mon travail est centré sur la question du "Seuil" comme lieu de l'acte de création en tant que geste faisant lien entre le dedans et le dehors, le monde intérieur du peintre et celui du regardeur."
La question du dévoilement et celle de l'énigme y sont donc centrales. C'est en opérant un retour sur l'apport de Leon Batista Alberti qui a avancé que le tableau ou la fresque sont un cadre, une fenêtre, ouverts sur le monde (un monde) et son histoire (1436, De Pictura) que j'appréhende mon rapport à la peinture.
Pour moi, l’art rétinien n’est pas mort, contrairement à ce qu’a annoncé Marcel Duchamp. En reprenant sa théorie sur « l’inframince », je fais une proposition : « il est possible d’accepter et d’annoncer sa dette envers l’histoire de l’art, envers les artistes passés et présents tout en apportant sa part de création avec ses micro variations de la représentation.
La singularité de ces petits "pas de sens" gîte ici dans cet espace étroit, ce seuil qui permet différence et répétition en fonction de leur articulation ». Il n'est donc pas question de rupture mais d'une continuité évolutive avec ce que j'aime. Alors tout se joue dans un espace ténu. Cette ténuité devient donc le motif "en-soi" de la création. Le terme « évolutif » est important car il donne un rôle central au mouvement, celui de l’aphanisis du sujet, celui de l’acte créatif, celui de la pulsion de vie « tourbillonnante » : « Peindre, c’est toujours faire voir le feu sous la cendre » Jean-Marie Pontevia "La peinture masque et miroir", "Écrits sur l'art et pensées détachées", éditions William Blake & Co 1981.
Mes toiles sont d'abord et avant tout les représentations de "visions" et d'un monde intérieur qui émerge au fil de mes lectures, de mes écrits et de mes réflexions, notamment autour de la question de l'inconscient et de ses effets dans le processus créatif. Il est parfois surprenant de voir émerger des images issues de pensées complexes, qu'elles ont l'art de concentrer à l'essentiel et de simplifier. Mon travail de peintre ne peut donc faire l'économie de l'épreuve initiale des mots et du langage qui les structure. J'accorde par ailleurs une grande importance à l'aspect manuel de la réalisation picturale et me sentir comme un artisan cherchant en permanence à améliorer son geste me procure une grande satisfaction.
Références
http://ferbos-jeanfrancois.legtux.org/
https://www.artmajeur.com/jean-francois-ferbos
Association historique du long cours de la Loire, fondée en 1922 par Hubert-Fillay et Jacques-Marie Rougé. L’Ecole de la Loire est une académie d’artistes professionnels et amateurs, français et étrangers de différentes tendances en littérature et en arts plastiques.
Elle a pour but de faire connaître ses adhérents par tous moyens et en particulier, par l’organisation de manifestations telles que des événements artistiques, des concours littéraires et arts-plastiques.
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